Guerres et Géopolitique au Moyen Orient et en Afrique
Rien ne prédisposait le Moyen Orient et l’Afrique à devenir deux zones de guerres et enjeu de rivalités géopolitiques. L’entrée dans l’histoire contemporaine de ces deux régions du globe a été le fruit d’un pur hasard. Ce sont les rivalités militaires et géopolitiques entre la Grande Bretagne et l’Allemagne à la fin durant la dernière décennie du XIX siècle et début du XX siècle et la course aux armements navals qui propulsèrent sur le devant de la scène mondiale, le pétrole comme nouveau carburant et les richesses minières de l’Afrique pour perfectionner canons et artillerie. Durant la Première Guerre mondiale, le pétrole devenait un enjeu de rivalités entre l’Allemagne et les Alliés à juger par les théâtres des opérations et la course pour le contrôle des gisements de pétrole en Roumanie et à Bakou.
En 1909, fut créée l’Anglo-Persian Oil Company qui deviendra plus tard l’Anglo-Iranian Oil Company puis British Petroleum BP. En 1912, la Deutsche Bank négocia avec le Sultan, outre la construction d’une ligne de chemin de fer reliant Berlin à Bagdad, les droits d’exploiter le pétrole et les sels minéraux sur une superficie de 20 KM de chaque côté du rail jusqu’à Mossoul. En riposte en 1913, pour empêcher ses rivaux et concurrents, notamment l’allemand Daimler qui avait tant besoin de pétrole pour faire fonctionner ses moteurs, le gouvernement britannique décida d’acquérir la majorité des parts de l’Anglo-Persian Oil Company.
A la fin de la Première Guerre, le Moyen Orient, anciennement une province de l’Empire Ottoman, fut partagé, selon le fameux accord de Sykes-Picot conclu en 1916, entre la Grande Bretagne et la France en fonction de leurs champs pétrolifères. C’est la Mésopotamie, aujourd’hui l’Irak notamment la région allant de Mossoul à Basra et l’actuel Kuwait, qui était la plus convoitée après la découverte d’énormes réserves par les géologues. En 1919, le Golfe Persique devenait un « lac anglais » et de l’aveu même du théoricien de la géopolitique Mackinder, le mandat britannique sur la Palestine et l’Irak fut l’événement le plus marquant de l’après Première-Guerre mondiale.
En même temps que la région du Moyen Orient, l’Afrique suscitait les convoitises des puissances européennes qui décidèrent, à l’initiative du chancelier Otto von Bismarck, d’entamer après le Congrès de Berlin de 1885, la « ruée sur l’Afrique » « Scramble for Africa » L’actuel Congo, initialement la région du Katanga connue aussi sous le nom de »pays de cuivre » fut littéralement créé par le roi belge Léopold II pour exploiter ses richesses minières. dans l’entre-deux-guerres, l’Afrique devenait le principal producteur et fournisseur de caoutchouc pour l’industrie pneumatique européenne et américaine.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec le déclin des deux puissances européennes, la France et la Grande Bretagne, émergea sur la scène moyen orientale et africaine, une nouvelle puissance impérialiste qui, jusqu’ici, était cantonné dans l’hémisphère occidental, les Etats-Unis. Après la Seconde Guerre, c’est la conclusion du pacte de Quincy, du nom de navire de guerre américain, entre Roosevelt et Ibn Saoud d’Arabie qui scella le sort du Moyen Orient et préparera les futurs guerres et conflits dans cette région (renversement de Mossadegh en Iran, à la crise du canal de Suez, aux deux guerres d’Irak et depuis 2011, la guerre de Syrie)
Après la Seconde guerre, dans les années 1960, l’Afrique fut redessinée et divisée par les anciennes puissances en fonction de leurs richesses minières et leurs matières premières stratégiques. Les nouveaux dirigeants africains qui voulaient opérer une politique autonome indépendante de celle des anciens colonisateurs furent soit assassinés, Patrice Lumumba au Congo remplacé par Mobutu devenu agent de la CIA en Afrique et le principal allié avec le Maroc de Hassan II en Afrique, soit renversé comme Nkrumah au Ghana. Pour maintenir l’Afrique dans un état de dépendance et de sous-développement, les Etats-Unis et leurs satellites européens fomentèrent des guerres civiles en exploitant la mosaïque ethnique et religieuse des différentes communautés. La guerre du Congo qui dura une décennie de 1993 à 2003 faisant des centaines de milliers de victimes, fut fomentée en sous main par les Etats Unis, l’Angleterre et la France, pour faciliter leur mainmise sur les métaux précieux et les matières premières stratégiques, notamment le coltan qui entre dans la fabrication des téléphones mobiles et des smartphones. Pour contrecarrer l’entrée de la Chine sur le continent africain, les Etats Unis créèrent AFRICOM, une nouvelle organisation militaire. La dernière guerre end ate fomentée par les Etats Unis et leurs deux principaux satellites européens, la France et la Grande Bretagne, fut celle contre la Libye réduite aujourd’hui à un état de ruine. Kadhafi fut assassiné le 21 octobre 2011 après dix mois de bombardements menés par les Américains, les Français et les Anglais et leurs forces supplétives terrestres, les djihadistes entraînés et financés par les monarchies médiévales du Golfe.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
1-GUERRES ET GÉOPOLITIQUE AU MOYEN ORIENT
Pacte de Quincy, Iran 1953- Renversement de Mossadegh par la CIA (Opération AJAX), ÉGYPTE 1956- Nationalisation du canal de Suez et agression tripartite anglo-franco-israélienne, LIBAN 1958 – Débarquement des Marines au Liban pour protéger le pétrole après le coup d’état de Kassem en Irak, IRAK 1991-2003 – Destruction de l’Irak pour le pétrole, SYRIE 2011-2018- Guerre pour le pétrole et le gaz
2-GUERRES ET GÉOPOLITIQUE EN AFRIQUE
États africains : créatures géopolitiques, Richesses minérales de l’Afrique, enjeu géopolitique, Richesses minérales de l’Afrique, Contrôle de l’Occident sur les richesses minérales de l’Afrique, Pétrole et ressources minières du Golfe de Guinée, Lutte contre « l’Afrique des Radicaux » et des « extrémistes », Enjeu géopolitique de l’uranium africain, Guerres et géopolitique au Congo pour le contrôle des matières premières stratégiques, Guerres et géopolitique pour le contrôle du pétrole sub-saharien, LIBYE 2011 Guerre pour le pétrole et le gaz et un coup de frein aux projets de la Libye
CONCLUSION